En ces temps difficiles, marqués par de terribles guerres et conflits civils, par des tensions entre les États, par des ruptures d’équilibres politiques et d’alliances stratégiques, par la primauté de l’individualisme sur le bien commun, par des défis technologiques et éthiques, par des contrastes entre les religions, par des divisions à l’intérieur même de notre Église bien-aimée, il est difficile de « chercher la lumière », la vraie lumière (Jn 8,12 « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie »).
Et pourtant, Pâques est précisément cette « recherche du passage » de la résignation à l’espérance, de la mort à la vie, de l’indifférence à la coresponsabilité, du repli sur soi au courage du témoignage.
J’ai pensé à ce que je pourrais dire à mes amis en Ukraine, au Sud-Soudan, en Palestine tourmentée : seulement des mots de réconfort et de proximité dans la prière ? Cela ne suffit pas. Ce qu’il faut, c’est une indignation et une condamnation publiques et insistantes de l’injustice et des abus, de la souffrance et de la mort, et un engagement, à commencer par nos familles, dans les sphères ecclésiales et civiles, pour un changement radical de mentalité et de style de vie, sur la base de l’Évangile (Mt 5, 14-16 « 14Vous êtes la lumière du monde ; Vous êtes la lumière du monde ; une ville située sur une montagne ne peut être cachée, 15et vous n’allumez pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le chandelier, afin qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 16Que votre lumière brille donc devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils rendent gloire à votre Père qui est dans les cieux.)
Jésus lui-même, dans le Sermon sur les Béatitudes (Mt, 5, 3 – 12), nous montre la voie du « passage » : que faire, qu’être, en tout temps, en tout lieu, avec n’importe qui.
Voici donc le souhait : « être passage » en nous-mêmes et avec les autres d’un changement profond et authentique dans notre vie, dans une fidélité totale et sans réserve à l’Évangile. C’est ainsi que nous permettrons au Seigneur de faire – à travers nos témoignages concrets – « toutes choses nouvelles » (Ap 21,5) et de réaliser pour tous, partout dans le monde, « des cieux nouveaux et des terres nouvelles », dans lesquels « la justice habitera » (2 P 3,13).
Ainsi, dans la pleine joie et la puissance révolutionnaire de la certitude que le Christ est vraiment ressuscité, je vous souhaite une Sainte Pâques, un « vrai passage » de la vie (1 Jn 2,3-11), à vous, à vos familles, à vos associations, à vos communautés, au nom de la solidarité entre les peuples et de la paix pour toute l’Humanité.
Vincenzo Defilippis
Président de la FEAMC