Histoire de la FEAMC et de la FIAMC

Brève histoire de la FEAMC et de la FIAMC – Fédérations Européenne, et Internationale, des Associations de Médecins Catholiques

par dr François Blin, Secrétaire Général de la FIAMC (1998-2006), Président de la FEAMC (2006-2014)

On peut distinguer trois périodes dans l’histoire du mouvement international des Médecins Catholiques.

La première époque est surtout française:
La création de la « Société Médicale St-Luc, St-Côme, et St-Damien » par un chirurgien du Mans, en 1884, suite à l’appel de Léon XIII, est une référence pour l’ensemble du mouvement médical catholique. Cette Société s’étend rapidement: 500 membres en 1888, 1 000 en 1907, et 1 500 en 1927. D’autres associations médicales catholiques voient le jour: aux Etats-Unis en 1912, au Portugal en 1915, en Belgique en 1922, puis en Allemagne, Autriche, Danemark, Espagne, Grande-Bretagne, Hongrie, Italie, Luxembourg, Pologne, Suisse, Tchécoslovaquie en Europe, et sur d’autres continents (Argentine, Chine, Tunisie).
En 1924, Octave Pasteau, médecin à Paris, et président de la Société St-Luc de 1922 à 1939, organise, sous l’influence de Pie XI, un « Secrétariat central des sociétés nationales de médecins catholiques« 

La deuxième époque est surtout européenne.
Des congrès ont lieu à:
• Budapest en 1930,
• Paris en 1934,
 Bruxelles en 1935 (1er congrès international): délégués d’Europe, Etats-Unis, Colombie, et Chili.
• Vienne en 1936 (2e congrès international)
• Lisbonne en 1947 (3e congrès international): délégués d’Europe, du Brésil, du Canada, et du Chili
• Rome en 1949 (4e Congrès international). Un deuxième secrétariat, affilié à Pax Romana (où existe également des secrétariats d’écrivains, de chercheurs scientifiques, de pharmaciens, d’ingénieurs, de juristes…), est créé et dure jusqu’en 1962.
 Paris en 1951 (5e congrès international). Les deux secrétariats fusionnent. La décision est prise de créer une Fédération internationale. Luigi Gedda (Italie) est élu président, et le reste jusqu’en 1966
• Dublin en 1954 (6e Congrès international). Délégués d’Europe, et des Etats-Unis, d’Inde, du Japon, et du Mexique.
• La Haye en 1956 (7e Congrès international). Délégués d’Europe, et des Etats-Unis.
• Bruxelles en 1958 (8e Congrès international). 3 000 participants de 7 différentes professions de santé et de plus de 40 pays. Les délégués asiatiques (Japon, Philippines, Viet-Nam) prennent la décision de créer une Fédération Asiatique (dont le1er Congrès se tient à Manille en 1960).
• Munich en 1960 (9e Congrès international). Présence de 400 participants de 24 pays (parmi lesquels les Philippines, et le Vietnam).
• Londres en 1962 (10e Congrès international). 700 participants viennent de 34 pays de tous les continents, et notamment d’Afrique (Nigeria, Tanganika, Zimbabwe), d’Asie (Inde, Sri-Lanka, Hong-Kong, Japon, Taiwan, Vietnam, Philippines), et d’Océanie (Australie, Nouvelle- Zélande). Les Congrès internationaux auront désormais lieu tous les quatre ans. Création d’un groupe de travail « Europe », présidé par Jean Lereboullet (France).
 Malte en 1964: C’est le premier Congrès européen. 400 participants viennent de 20 pays, dont: Allemagne (RFA), Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grande-Bretagne, Hollande, Irlande, Italie, Malte, Portugal, Suède, Suisse, mais aussi Australie, et Etats-Unis. Le président élu est Jean Lereboullet, qui le restera jusqu’en 1980.

La troisième époque est mondiale:
Elle commence en 1966, par le Congrès de Manille (Philippines) où sont votés les statuts de la FIAMC. Désormais les Congrès internationaux ont lieu sur tous les continents où existent des organisations de Médecins Catholiques: à Washington en 1970,Barcelone en 1974, Bombay en 1978, Rome en 1982, Buenos-Aires en 1986, Bonn en 1990, Porto en 1994, New-York en 1998, Séoul en 2002, Barcelone en 2006, et Lourdes en 2010.
Les activités s’organisent sur les différents continents:
• La FEAMC, a sa première réunion statutaire en 1971, puis réunit un Congrès tous les quatre ans: à Nuremberg en 1972, Londres en 1976, Bruxelles en 1980, Lisbonne en 1984, Versailles en 1988,Venise en 1992, Prague en 1996, Rome pour l’année jubilaire 2000 (en même temps que le congrès de l’AMCI, et qu’un Congrès extraordinaire de la FIAMC), Bratislava en 2004, enfin Gdansk en 2008. La chute du rideau de fer en 1989 permet aux Associations des pays de l’est d’avoir une présence active (dont témoignent les Congrès de Prague, Bratislava, et Gdansk). La FEAMC regroupe actuellement 22 pays, et est la plus importante fédération continentale.
• L’AFCMA (Asiatic Federation of the Catholic Medical Associations) est créée en 1958. Les congrès internationaux de Manille en 1966, de Bombay en 1978, et de Séoul en 2002 témoignent de son activité. Elle regroupe actuellement les associations d’une douzaine de pays (Corée, Hong-Kong, Inde, Indonésie, Japon, Malaisie, Pakistan, Philippines, Singapour, Sri Lanka, Taiwan, Thailande), et a des liens avec la Fédération Australienne.
• La FAMCLAM (Federacion de Asociaciones Médicas Catolicas Latino-Americanas) a également plusieurs décennies d’ancienneté. Certaines associations existaient déjà avant la dernière guerre (Argentine, Chili, Colombie, Venezuela …). Elle regroupe actuellement des Associations d’Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Cuba, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou, Rép. Dominicaine, Uruguay,
• En Afrique, une dizaine de pays (Angola, Bénin, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Zimbabwe; et Madagascar) ont eu – pendant une durée variable – une association de médecins catholiques membre de la FIAMC, mais la pérennité de ces associations a été conditionnée par les problèmes de stabilité politique.
• En Amérique de Nord, jusqu’à une période récente, seule existait la CMA (Catholic Medical Association), créée en 1932, et qui a regroupé jusqu’à 10 000 médecins, non seulement aux Etats-Unis, mais aussi au Canada, et à Porto-Rico. Il a existé jusque vers 1998 une association canadienne dans le Manitoba. Une nouvelle Fédération d’Associations canadiennes vient d’être créée, et regroupe aujourd’hui plusieurs états canadiens. Il existe aussi (au moins depuis 1990) une association de langue anglaise en Jamaïque.
• En Australie, il existe des Associations médicales Catholiques dans plusieurs états. Il a existé une Association Néo-zélandaise jusqu’en 1998.

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Aujourd’hui, plusieurs associations occidentales connaissent des problèmes d’effectifs, et ont notamment des difficultés à rassembler les jeunes médecins. Ces difficultés vont parfois jusqu’à remettre en question leur existence même (Autriche, Luxembourg, Malte, Venezuela, Trinidad et Tobago, Nouvelle-Zélande…). Il faut se poser les bonnes questions face à ces disparitions, car les possibilités actuelles de communication permettent de faire entendre, beaucoup mieux qu’il y a quelques années, la voix des médecins catholiques au niveau continental et mondial.

Histoire (1962-71)

Avant que la FEAMC ne soit statutairement fondée, de nombreuses réunions et activités avaient déjà eu lieu avec des médecins chrétiens répondant au désir exprimé par le Pape Léon XIII, d’encourager la réflexion chrétienne des laïcs professionnels et leur action au sein de leur travail.Le premier effort de coordination des différentes Associations de médecins catholiques remonte à 1924, avec la création, à l’initiative d’un Français, le Dr Pasteau, d’un « Secrétariat international des médecins catholiques ».

Plusieurs congrès internationaux se tinrent alors en Europe: Budapest en 1930, Paris en 1934, Bruxelles en 1935, Vienne en 1936 (où furent condamnées les théories racistes nazies).

Interrompus par les conflits mondiaux, ces congrès reprirent, après la guerre, à Lisbonne d’abord en 1947, à Rome en 1949, puis en 1951 à Paris, où fut décidé le principe d’une Fédération Internationale de Médecins Catholiques, le secrétariat étant assuré par l’Association Belge. La création officielle, statutaire, de la FIAMC n’aura lieu qu’en 1966, au congrès international de Manille.

A la suite de la seconde guerre mondiale, dans la mouvance du dynamisme de laïcs ayant particulièrement pris conscience de la nécessité de promouvoir la dignité et la valeur de la personne humaine, si malmenées par l’intoxication des idéologies dominantes du national-socialisme et de sa haine de l’Evangile, et du communisme, de nombreux médecins européens se sentirent interpellés. Ils ressentaient la nécessité d’une réflexion commune responsable, d’un travail plus spécifique et approfondi des nouveaux problèmes posés à la profession. Ces difficultés venaient, d’une part de l’évolution scientifique et technique, d’autre part de la découverte de l’utilisation possible de la science médicale dans des actes commandés par des gouvernements, totalement contraires à la dignité humaine, ayant acculé au péril de leur vie, à l’héroïsme, voire à la mort, bon nombre d’entre eux. Hitler avait avancé l’eugénisme et la prétendue génétique d’alors pour justifier les camps de concentration. En URSS, et dans les pays communistes, le pouvoir politique utilisait les arguments de la psychiatrie pour justifier les goulags, le travail forcé et la mort. La norme de pensée et d’action étant fixée, tous ceux qui s’en écartaient relevaient alors de la pathologie, et étaient exclus de la société.

En 1962, au congrès de Londres, fut ainsi décidée la création d’un Groupe de travail « Europe ».
Cette première commission européenne, élue, était composée des Drs Lereboullet (France), Mercadal Peyri (Espagne), Jennings (Irlande), Palmieri (Italie), Vassalo (Malte), O’Sullivan (Grande-Bretagne), De Vreeze (Pays-Bas).

Elle organisa, en 1964, le premier Congrès européen à Malte. Il avait pour thème: « Le médecin catholique et la famille« , et réunissait 400 délégués venus de 20 pays différents autour de nombreux orateurs de grande valeur. Il était organisé par les médecins maltais, présidés par le Pr V Vassalo. II était placé sous le patronage de son Excellence Sir Maurice Dorman, Gouverneur de Malte, de Son Éminence Monseigneur Michaël Gonzi, Archevêque de Malte, de Sir EG Borg Olivier, premier ministre de Malte.
Le Pr L Gedda, président du Secrétariat International des Médecins Catholiques, constitué lors du Congrès International à Paris, en 1951, transmit un message de SS le Pape Paul VI dans lequel il soulignait le rôle du médecin catholique et l’importance que l’Eglise attache aux résultats du Congrès.
Il insistait sur la nécessité, pour les médecins, comme pour les laïcs en général, de prendre leurs responsabilités et de collaborer avec les moralistes et la hiérarchie, à l’élaboration d’une doctrine familiale chrétienne.
Au cours de ce congrès, de nombreux rapports et interventions fournirent l’occasion d’étudier les problèmes qui constituaient les grandes difficultés de la morale conjugale (Conseils prénuptiaux, Préparation au mariage, Régulation des naissances, Emploi des progestérones de synthèse, Rôle du médecin dans les mésententes conjugales, Divorces.)
Au cours de l’Assemblée Générale, eut lieu la confirmation officielle de ce Groupe de travail chargé de mettre au point les statuts et l’organisation régionale que réclamaient toutes les Associations européennes.
Dès l’origine, à l’initiative du RP Riquet, sj, ancien déporté, les conclusions de ce congrès insistaient sur:
– la nécessité d’une connaissance sérieuse et scientifique des différents problèmes soulevés, et d’une compétence personnelle..
– la prise en compte de la totalité de la personne et la mise en garde contre l’illusion du totalitarisme d’un moyen, quelqu’il soit (la pilule contraceptive, faisait alors l’objet de nombreuses controverses).
– l’appui sur la prière de Dieu qui ne fait jamais défaut aux hommes de bonne volonté.
La motion suivante fut adoptée, au nom des 400 délégués venus d’Allemagne (RFA), Australie, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Grande-Bretagne, Hollande, Irlande, Italie, Malte, Portugal, Suède, Suisse:
« Des médecins, provenant de vingt nations différentes, assemblés pour le 1er Congrès Européen des Médecins Catholiques les 7, 8, 9 septembre 1964, après avoir entendu de nombreux rapports sur le problème de la régulation des naissances, croient de leur devoir de signaler à leurs collègues, chrétiens ou non, l’urgente nécessité d’acquérir une connaissance personnelle, sérieuse et scientifique de ces questions de manière à être réellement capables de conseiller des couples confrontés à de telles difficultés ».
Ils croient devoir mettre en garde leurs collègues, tous les ecclésiastiques, et le public contre l’illusion qu’une pilule quelconque pourrait, demain, résoudre un problème qui requiert par dessus tout que les couples mariés aient une vision complète et généreuse de toutes les conditions d’une vie conjugale pleinement humaine, et en même temps acquièrent une maîtrise de leurs instincts possible progressivement avec la prière de Dieu qui ne fait jamais défaut aux hommes de bonne volonté.
Sans nier l’utilité et la légitimité de l’usage thérapeutique des progestogènes en certains cas, les médecins croient de leur devoir d’attirer l’attention sur les inconvénients possibles de leur utilisation systématique et prolongée dans le but exclusif de prévenir une conception, sans se soucier de l’aspect moral inclus dans cette conduite. Il appartient à l’Eglise de formuler cet aspect moral, comme SS le Pape a affirmé son intention de le faire prochainement. »
Parallèlement, en 1965, le Concile Vatican Il réaffirmait à plusieurs reprises le caractère intangible de la vie humaine, de sa dignité et de sa liberté, la dignité et la valeur de la personne humaine à promouvoir et à défendre constituant un point ferme dans l’anthropologie et la morale chrétiennes. Il insistait sur l’importance de la formation des laïcs et sur leur rôle irremplaçable dans l’Eglise.
Dans le message adressé en 1965 aux « hommes de la pensée et de la science », les Pères du Concile soulignaient que « si penser est une grande chose, penser est d’abord un devoir et une responsabilité. Jamais peut-être n’est si bien apparue qu’aujourd’hui la possibilité d’un accord profond entre la vraie science et la vraie foi, servantes l’une et l’autre de l’unique vérité ».

Après plusieurs réunions, le 26 Février 1967, à Bruxelles, des délégués de la plupart des Associations Européennes se réunissaient pour élire leur comité provisoire fondateur. Il était formé par: le Pr Lereboullet (France), Président, les Drs De Gheldere (Belgique), Mercadal Peyri (Espagne), O’Sullivan (UK), Vice-présidents, Mr De Vreeze (Pays-Bas), Secrétaire général, le Dr O Jungo (Suisse) Trésorier, les Drs Kohne (RFA), Kerger (Luxembourg), le Pr Cordeiro (Portugal), le Dr Vassalo (Malte), membres. A la satisfaction des représentants, le RP Riquet, sj, acceptait d’en rester le conseiller ecclésiastique.

En Octobre 1970, lors du Congrès International de Washington, le Comité européen, constitué à Bruxelles trois ans plus tôt, prend officiellement le nom de « Fédération Européenne des Associations de Médecins Catholiques » (FEAMC).

Le 17 Janvier 1971 a lieu, à Paris, la première réunion statutaire du Bureau de la FEAMC au cours de laquelle le Pr Lereboullet (dont le grand esprit chrétien, et l’action toujours discrète, mais visionnaire et efficace a été déterminante dans cette création) est élu Président à l’unanimité. Il le restera jusqu’en 1984, date à laquelle le Vatican reconnaîtra ses services en lui attribuant le titre d’officier de l’Ordre de St-Grégoire-le-Grand.

CONGRÈS (depuis 1972)

A côté des réunions bisannuelles réservées aux délégués de chaque pays membre, les congrès s’organisent alors tous les quatre ans. Ils sont le lieu des principales rencontres où tous les médecins catholiques européens qui le désirent, peuvent venir échanger avec leurs confrères leurs différents points de vue, apprendre à confronter les modes d’exercice liés à leur mentalité, leurs traditions, leurs coutumes, leur histoire, à se respecter dans leurs différences, et à créer des relations de confiance, d’estime et d’amitié. Après le premier congrès de Malte, avait eu lieu une réunion du Groupement européen au sujet des problèmes de réanimation, des critères de la la mort, de la transplantation d’organes, en 1969.

1972: Le 2ème Congrès de la FEAMC eut lieu à Nuremberg, du 23 au 28 mai, sur le thème de « L’éducation sexuelle, développement et intégration personnelle de la sexualité« . Le congrès était organisé par l’Association des Médecins Catholiques Allemands (Katholischen Arztearbeit Deutschlands), présidé par le Pr MP Engelmeir, le Pr J Lereboullet et le Dr Mercadal-Peyri, organisé par les Drs H Kurth, SE Szydzik, C Kuhne et I Wessels.
Les différentes sessions ont développé de manière approfondie:
– Le fondement philosophique-anthropologique de l’éducation sexuelle (Pr Dr Georg Scherer, Essen)
– Les éléments psycho-physiologiques du développement sexuel (Pr Dr Michel Basquin, Paris)
– Le rôle du médecin dans l’éducation sexuelle (Dr KFM Pole Giilingham, Dr JG Radulesco, Marseille)
– Les aspects psycho-pathologiques du développement sexuel: possibilités et limites du traitement (Pr W Mende, Munich)
– Les problèmes pastoraux de l’éducation sexuelle (P. A Delépierre, sj, Liège)
– Des exigences pédagogiques pour une éducation sexuelle moderne (P. R Bleistein, sj, Munich)
Les discussions, en groupes de travail, mirent en lumière l’importance de la mutation dans la société de la « révolution sexuelle » trop longtemps taboue, que les événements dits de « mai 68 » mettaient en évidence, et qui fut parfaitement soulignée par le Pr M Basquin et le Dr M Pole, dont les exposés furent particulièrement remarqués (St-Luc Médical 1972, 4; Arzt und Christ 18.Jahrgang, 1972, 3 et 4). Le Dr Bleistein souligna la nécessité du recours à des normes, préconisa une pédagogie destinée à assumer une morale sexuelle dynamique par un équilibre entre « un amour de soi et un amour d’autrui ».
Participaient 120 médecins de 10 nations: Allemagne, Autriche, Belgique, France, Grande-Bretagne, Italie, Luxembourg, Suisse, et même trois Polonais, plus les accompagnants.
Au cours de l’Assemblée générale, le Professeur Lereboullet fut réélu Président de la FEAMC à l’unanimité, et le Dr Kerger (Luxembourg) devint secrétaire général. Démissionnaire en 1974 pour convenance personnelle, il sera remplacé en 1974 par le Dr Françoise Gontard.

1976: Le 3ème Congrès se tint à Londres, du 23 au 26 mai. Il rassemblait 300 délégués, et avait pour thème « Le médecin devant la législation ». Il était présidé par le Dr TP Linehan, Président de la Guild of Catholic Doctors of Great Britain, et le Pr Lereboullet, président de la FEAMC. Le comité organisateur comprenait les Drs M Reynold, D Conway, F Birks, J Glancy, J Martin, D Mulvany, K Rees, W Reynolds, KP Roche. Au comité d’Honneur, étaient présents SE le Cardinal Gordon J Gray, SE le Cardinal Suenens, plusieurs évêques anglais, et Mgr Lorenzetti, Conseiller ecclésiastique de la FIAMC.
Après le vote de nouvelles lois permissives dans de nombreux pays, se posaient de multiples problèmes au sujet de la planification des naissances, l’avortement, la stérilisation, l’insémination artificielle, l’eugénisme, l’euthanasie, l’utilisation des greffes, le secret professionnel à l’ère naissante de l’informatique, la toxicomanie, tous ces grands problèmes étant traités par des personnalités très compétentes dans ces différentes matières:
– Les rapports du médecin avec l’administration (Dr Wall, GB, Dr Flemming-Kieiler, Danemark)
– La difficulté de l’équilibre entre les lois et leur application (Dr KF Pole, GB; Mgr Breitenbeck, USA)
– La détermination du moment de la mort, euthanasie, et législation (Dr HL Schreiber, RFA, et Dr J Gould, GB)
– Les transplantations cardiaques et la législation aux USA (Dr R Lescoe, USA)
– Les anomalies congénitales (Pr R Zachary, GB)
– Le secret professionnel (Pr HB Wuermeling, RFA)
– Le délinquant déficient mental (Dr G Heinrich, RFA)
– Les droits des parents (Dr M White, GB)
– Signification de la sécurité du milieu (Dr Seymour Spencer, GB)
– L’usage des drogues (Dr L Libbrecht, Belgique)
– Les aspects légaux de la dépendance vis à vis des drogues (Dr N Curray, GB)
– Contraception et stérilisation (A Rummel, RFA)
– Planning Familial (J Kelly, GB)
– Mort du patient âgé (Pr Fresnau, France)
– Remarques sur la mort en Espagne (Dr J Massons, Espagne)
– Problèmes de conscience du médecin catholique dans l’application des lois civiles (Dr L René, du Conseil de l’Ordre des médecins français; Dr F Gontard, France; Dr CJ Vas, Inde)
– Nécessité de la présence des médecins catholiques dans l’élaboration des lois (Dr KM Jensen, Danemark; Dr J Massons, Espagne)
Le délégué Apostolique, Mgr Bruno Heim, s’adressa aux congressistes: « L’objectif du congrès est d’étudier les moyens par lesquels les médecins catholiques peuvent apporter une contribution positive à l’élaboration de mesures législatives, sans attendre que les législations soient déjà concrétisées ».
Tous les participants mirent l’accent, au-delà des méthodes, des solutions, des pratiques différentes, sur:
– l’importance de la relation médecin-malade-institution, l’attitude d’écoute et de dialogue sous-tendant la préoccupation du respect de la personne dans sa dignité d’homme et de fils de Dieu.
– la nécessité pour chaque médecin d’approfondir sa réflexion et sa qualité de responsabilité pour pouvoir devenir de plus en plus libre d’interpréter les lois en fonction de la personne sans s’attacher exclusivement au légalisme de méthodes à appliquer, le but essentiel étant, par exemple, de promouvoir une qualité d’amour plutôt que de défendre un moyen contraceptif précis.
– la nécessité absolue, pour le médecin, vivant de plus en plus dans une société pluraliste, de s’attacher à la liberté de conscience et de croyance. La loi récente française sur l’avortement, par exemple, comporte « la clause de conscience » garantissant à tout médecin la liberté de refuser ou d’exécuter un acte. Il incombe aux organisations professionnelles de veiller au respect de cette disposition fondamentale.
– l’importance de participer, autant que faire se peut, à l’élaboration des différentes législations sociales en vue de valoriser le respect de la personne humaine.
– l’approfondissement permanent d’une vie chrétienne de foi, d’espérance et d’amour pour mieux connaître et découvrir la valeur d’une vie responsable et libre.
Au cours de l’Assemblée Générale, Le Pr Lereboullet était réélu à l’unanimité Président de la FEAMC, et le Dr F Gontard secrétaire générale.

1980: Le 4ème Congrès de la FEAMC eut lieu à Bruxelles, du 14 au 17 mai. Il avait pour thème: « Médecin catholique aujourd’hui« . Il était présidé par le Dr P Marchandise, Président de l’Association belge, et placé sous le patronage de Sa Majesté la Reine Fabiola, SE Mgr Cardinale (Nonce Apostolique), SE Mgr Danneels, le Ministre de la Santé publique L.D’Hoore, Mgr Massaux, Recteur de l’Université Catholique de Louvain (UCL), et du Pr De Somer, recteur de la Katholieke Universiteit Leuven (KUL). Il rassemblait plus de 300 médecins, venus d’Allemagne (RFA), Belgique, Danemark, Espagne, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Pologne, Portugal, Rhodésie, Suisse.
Le comité organisateur comprenait les Drs Buys, Deschepper, Fanuel, Kluyskens, Lederer, Lethé, Morelle, Orban, Thuillez, Vandenberghe, Vangehuchten, Verstraete. Le Dr C De Gheldère en était le secrétaire général, et le Dr Kluyskens présidait les séances, avec le Pr Lereboullet (Président de la FEAMC), le RP Frison, sj (Conseiller ecclésiastique de la FEAMC), et le Dr G Papola (de la FIAMC).
Après une messe solennelle à la Collégiale St-Michel, une réception eut lieu à l’Hôtel de Ville de Bruxelles, au cours de laquelle le Pr Lereboullet ouvrit le congrès. Les séances eurent lieu ensuite au palais du Heisel.
Les différentes conférences, publiées, faisaient l’objet d’une traduction simultanée.Elles comprenaient:
– Le droit de vivre sa mort (Dr Abiven, France)
– Redécouvrir la valeur de la vie (Mgr Angelini, Italie)
– Organen Transplantation, Suizid (A Auer, RFA)
– Erfahrungen und Moglichkeiten im Umgang mit Sterbenden (P Becker, RFA)
– Diritto dell’Uomo sulla sua vita: (A Baretta, Italie)
– Doveri della buorla -accoglienza e dell’aiuto in favore del drogato (E Bergami, Italie)
– Liberté médicale et contraintes légales (R Dierkens, Belgique)
– Droits de l’homme sur sa vie et sur sa mort: Point de vue philosophique et religieux (P. P Druet, Belgique)
– L’aide aux jeunes délinquants (E Gerratz, Belgique)
– L’écoute du malade (Dr F Gontard, France)
– Arzt und gesetzliche Bestimmungen in der Bundesrepublik Deutschland (U Brandenbourg, RFA)
– Pregnant Woman in distress – Adoption (G Heleven, Belgique)
– Das Arztliche Bedrfnis, fur den Kranken da zu sein (Dr Henrich, RFA)
– Les traités instituant les Communautés européennes. Les droits de l’homme et l’éthique médicale (AH Jolivet, France)
– Catholic physician to-day. Sense of man for non-christians (F Kieler, Danemark)
– Attitude du médecin catholique devant les contraintes légales (Pr C Laroche, L René, France; Pr W Osswald, Portugal)
– Le médecin catholique et les lois en Espagne (J Massons, Espagne)
– Prolégomènes pour une discussion sur les problèmes d’euthanasie (M Renaer, Belgique)
– Attitude du médecin catholique devant les contraintes légales (U Teodori, Italie)
– L’accueil du malade âgé (M Vasseur, France)
Au terme de discussions souvent passionnées, le RP Riquet accepta de faire une synthèse de très haute tenue spirituelle et éthique, basée sur sa très grande connaissance du milieu médical, qui fut très chaleureusement applaudie par tous les participants.
A la fin du congrès, la motion suivante fut votée par les congressistes:
 » La Fédération Européenne des Associations médicales catholiques (FEAMC), réunie en congrès statutaire à Bruxelles du 14 au 16 mai 1980, après avoir entendu et discuté les rapports présentés par des auteurs de différents pays ayant pour thème:
– Le sens de l’homme
– Les droits de l’homme sur sa vie et sur sa mort
– Médecine et législation dans une société pluraliste: Contraintes légales
– Devoir d’accueil et d’aide.
• constate que le respect de la vie est inscrit dans la loi naturelle, qu’il est le fondement des droits de l’homme.
• affirme que la personne humaine a reçu la vie en don, et qu’il en résulte des devoirs dans l’usage de cette vie.
• affirme que la science médicale et les médecins sont tenus de respecter la personne humaine, depuis sa conception jusqu’à sa mort; qu’il ne peut être porté atteinte à l’intégrité de l’individu.
• exige que la liberté de conscience du médecin soit respectée.
• conclut que la première tâche du médecin, du médecin catholique en particulier, est d’être au service de l’homme dans un esprit de respect, de charité, et d’amour. »
Le congrès se clôtura par une messe solennelle concélébrée dans la salle du congrès, présidée par Mgr Danneels, Primat de Belgique.
Au cours de l’Assemblée Générale, le Dr J Kluyskens fut élu Président en remplacement du Pr Lereboullet qui fut longuement ovationné pour son action dans la création de la FEAMC, depuis 1962…
Le Dr P Deschepper fut désigné comme successeur du Dr F Gontard, au poste de secrétaire général.
Le Pr W Osswald et le Dr J Amaral proposèrent la candidature du Portugal comme pays d’accueil du prochain congrès, à Lisbonne et Fatima, haut-lieu de chrétienté et de prière.

1984: Le 5ème Congrès de la FEAMC eut lieu à Lisbonne – Fatima, en mai. Il avait pour thème « La Médecine face aux nouveaux pouvoirs« . Remarquablement organisé par le Pr Osswald, il commença, bien sûr, par une Concélébration eucharistique, dans la cathédrale de Lisbonne, le reste du Congrès se déroulant à Fatima, haut-lieu marial bien connu.
Le Pr A Tavares introduisit le Congrès en soulignant que, devant le très important changement actuel des connaissances biologiques, génétiques et des thérapeutiques géniques en puissance, les médecins catholiques, en essayant d’obéir aux enseignements du Christ qui nous fait voir chez l’homme malade
Celui qui est leur Vie profonde, ne peuvent oublier que leur but est d’aider leurs frères hommes à devenir plus hommes, et que leur rôle comprend d’accompagner, d’aider, de conseiller ceux qui se confient à eux.
Les très intéressantes interventions se sont réparties ainsi:
1) A propos de Génétique:
a) Conseil génétique et diagnostic prénatal (G Anders, Groningen)
b) Diagnostic cytogénétique prénatal (MR Verschraegen-Spae, et MT Matton-Van Leuven, Gand, Belgique)
c) Le gynécologue catholique et le diagnostic prénatal (Pr Sureau, Paris, France)
d) Le diagnostic et la thérapie prénatale (Pr A Bompiani, Rome, Italie)
2) Éthique des relations médecin-malade en psychiatrie (L Cassiers, Louvain; D Parellada, Barcelone; G Roth, Vienne; R Degkwitz, Fribourg-en-Br; S Spencer, Oxford) qui ont abordé les difficultés pratiques du respect, dans la relation psychiatrique, du salut du sujet humain, de son libre-arbitre, et de son droit à l’autodétermination.
3) Expérimentation médicale:
a) Expérimentation clinique et thérapeutique (A Beretta-Anguissola, Rome)
b) Médecine expérimentale (Pr W Von Eiff, Bonn)
c) Éthique et réglementation (Robalo Cordeiro, Coimbra)
d) Risques et limites dans les essais thérapeutiques (Pr C Laroche; Pr A Nenna, Paris, France). Aux nouveaux pouvoirs des médecins dans ces essais, correspondent de nouveaux devoirs, ceux d’une haute qualification scientifique, du respect du malade traité, dont le consentement doit être libre et éclairé, du contrôle par des commissions d’éthique: « Toute activité scientifique s’enracine dans une éthique de la croissance au service de l’homme » (cf le Code de Nuremberg, la Déclaration d’Helsinki, le Code de Déontologie Français).
4) Communications: Ont encore participé à ce Congrès: L Reale (Rome), J Stevens (Hollande), C Henrich (Coblence), D Ruosi et G Gigli (Naples), I Van der Plaetsen (Gand), M Perez Jover (Alicante), P Trafford, Bristol), J Kohne (RFA), J. Battig-Mettler (Suisse), J Lederer (Belgique), M. Glockler (Vienne), A Gameiro (Lisbonne), P Jouannet (Paris), J Pinto Mendes, A Robalo-Cordeiro (Coimbra), F Gontard (Paris, France).
« On cherchera en vain dans ce congrès des définitions dogmatiques ou des instructions précises sur le comportement pratique du médecin catholique en face des difficiles problèmes éthiques que soulèvent les nouveaux pouvoirs. Une immense somme de connaissances, des travaux lucides et de haute qualité scientifique seront alliés à l’attitude pleine d’humilité de ceux qui, partageant un profond respect pour la vie, savent qu’ils commettent des erreurs et que leur vision de la vérité est partielle » (Pr W Osswald).
« Tout est à vous, mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Cor 3, 23).
L’impression de tous les textes, effectuée avant le congrès, permettait à chacun de profiter au mieux des interventions. Au cours de l’Assemblée Générale, les mandats du Président, le Dr Kluyskens, et celui du secrétaire général, le Dr Deschepper furent reconduits. Le prochain pays d’accueil choisi fut la France.

Le 6ème Congrès de la FEAMC se tint en France, à Versailles, du 8 au 11 mai 1988, sous le patronage de Mr J Chirac, Premier Ministre, Mr JB Raymond, Ministre des Relations Extérieures, Son Excellence Mgr Felici, Nonce Apostolique, Me A Damien, Maire de Versailles. Le Comité d’Honneur était formé par le Cardinal Lustiger, Archevêque de Paris, Mgr Simonneaux, Évêque de Versailles, le Pr R Villey, Président Honoraire du Conseil National de l’Ordre, le Père Riquet, sj, premier aumônier de la FEAMC, le Pr J Lereboullet, Président-Fondateur de la FEAMC, le Dr P Charbonneau, Président du CCMF, le Pr C Laroche, Directeur de « Médecine de l’Homme ». Les invités d’honneur étaient Mgr Angelini, Pro-Président de la Commission Pontificale de la Santé, le Dr TP Linehan, Président de la FIAMC et Mgr Cassidy, Conseiller Ecclésiastique de la FIAMC. Le Président du Congrès était le Dr J Kluyskens, et la Secrétaire Générale, le Dr F Gontard.
Après la Messe d’ouverture célébrée à Notre-Dame de Paris, par Mgr Lustiger, le Congrès se tint au Palais des Congrès de Versailles, sur le thème « Médecine et Liberté« .
1) Les Libertés du Médecin:
a) Culture européenne et Liberté (Pr J Gagey)
b) Situation éthique, économique, technique et législative des médecins, dans l’évolution des sociétés européennes: Dr Roth (Autriche); Dr Verstraete (Belgique); Dr Jenssen (Danemark); Dr Massons (Espagne); Dr Marchelli (France); Dr Jessiman (Grande-Bretagne); Dr Ten Have (Hollande); Pr De Franscicis (Italie); Dr Faber (Luxembourg); Dr Porto (Portugal); Pr Wuermeling (RFA); Dr Amarca (Suisse).
2) Les Libertés du malade:
a) Le droit moral de disposer de sa vie (Mme Hennau- Hublet, Belgique)
b) Liberté de transmettre la vie?
– Fertilité et fécondation artificielle (Dr Bompiani, Italie)
– Désir de transmission de la vie chez les handicapés (Pr Serrao, Portugal)
c) Liberté de refuser la vie ? (Père Verspieren, sj, France)
d) Mourir, liberté, dignité, fraternité (Dr Stevens, Hollande)
e) Angoisse et liberté selon Thomas d’Aquin (Dr Roth, Autriche)
f) Sida: Éthique et Droit (Pr Von Eiff, RFA)
g) Nouvelles exigences et responsabilités des malades (Dr Massons, Espagne)
h) Nouvelles demandes des malades et influence des médias (Pr Lhermitte, France)
i) Liberté des Adolescents (Dr Spencer, UK)
3) Médecins-Malades: Rencontre de deux libertés:
– Éthique et respect de la conscience personnelle dans une société pluraliste (P. Bockle, RFA)
– Evangile et Liberté (Père Doré, Paris)
« C’est à la liberté que vous avez été appelés, car tout est à vous, mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu »..
La Foi ne donne ni recette ni formule, mais elle apporte la libération de la liberté pour agir et aimer.
4) Communications: Ont encore participé à ce Congrès: Pr Lederer (Belgique), Pr Von Eiff (RFA), Dr Obiglio (Argentine), M Perez Jover (Espagne), Pr Rouessé (France), Dr Lucas (Belgique), Dr Roth (Autriche), Dr F Pinguet (France)
La Messe de l’Ascension, célébrée dans la Chapelle Royale du Château de Versailles, permit une superbe expression de l’unité de la Foi de chacun avant la reprise de son travail.
Au cours de l’Assemblée Générale, le Président élu fut le Pr A Nenna (Paris, France) en remplacement du Dr Kluyskens et la Secrétaire Générale, le Dr F Gontard, (Paris, France), en remplacement du Dr P Deschepper.
La résolution finale de l’Assemblée, fut acceptée à l’unanimité: « Les médecins catholiques de la FEAMC de douze pays européens, réunis en congrès à Versailles, estiment qu’il leur appartient d’assumer leur propre liberté dans l’expression de leur profession et leur compétence avec les responsabilités qu’elles comportent et selon les impératifs de leur conscience chrétienne, éclairée par leur foi et le magistère ecclésiastique ».

Le 7ème Congrès de la FEAMC eut lieu à Venise du 25 au 28 mars 1992, et eut pour thème « La médecine à l’aube du troisième millénaire« . Le décès prématuré du Président, le Pr A Nenna, mit le Dr J Kohne (RFA), Vice-Président le plus ancien, comme Président du Congrès. Après la Messe d’ouverture à l’église des Franciscains « dei Frari », pendant laquelle Mgr Angelini s’adressa aux participants en français, le Congrès eut lieu au très beau « Teatro Goldoni ».
Parmi les sciences qui exaltent le progrès de la civilisation, la médecine est plus que toute autre au service de la vie et du progrès de l’humanité. La médecine qui approche l’homme au moment crucial de la souffrance doit faire de celui qui l’exerce, à tous les niveaux, un expert de grande sensibilité humaine. Humaniser signifie être ouvert à la compréhension de tout l’homme, à sa psychologie, à son intériorité, à son monde, à sa culture. Cette dimension d’humanisation doit sous-tendre tous les nouveaux défis de la médecine, qu’ils soient liés aux techniques, à la prolongation de la vie et à la vieillesse, aux différents engagements et aux décisions à prendre dans les instances nationales, européennes ou internationales.
1) Environnement et qualité de vie:
a) Influences physiques (Pr Von Eiff, Allemagne)
b) Pollution de l’environnement par l’homme (Pr Lederer, Belgique)
c) Prévention des maladies dues aux perturbations de l’environnement (Mme Pr Conso, France)
d) Appel pour la protection de l’homme (Dr Vinas-Salas, Espagne)
Les médecins chrétiens européens sont en faveur de la meilleure qualité de vie possible, dans un monde humanisé. Le Pape Jean-Paul II rappelle dans « Centesimus Annus » qu’il nous appartient de promouvoir une écologie humaine, et une façon de vivre basées sur les principes de l’Évangile.
2) Nouveaux défis de la Médecine:
a) Illusion de la Drogue, dans la dépression et l’angoisse (Dr Pavesi, Suisse)
b) Perte de la spiritualité moderne (Dr Stevens et Dr Klaassen, Hollande)
c) Nécessité de la réflexion éthique de la part du médecin (Dr Roth, Autriche)
d) Thérapeutique et considération de la totalité de la personne (Dr Boturi, Italie)
3) L’Europe et la coopération internationale pour la santé:
a) Politique de santé européenne (Pr Foschi, Italie)
b) Rapports des groupes de médecins catholiques des pays de l’est de l’Europe qui participent pour la première fois à notre Congrès, et que chacun se réjouit d’accueillir. Étaient ainsi représentées: la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la République Tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, l’Ukraine.
L’Assemblée Générale permit d’élire comme nouveau Président le Dr Battig (Suisse), et comme Secrétaire général le Dr Pavesi (Suisse).
La République Tchèque propose Prague comme prochain lieu du huitième Congrès Européen, lieu accepté avec joie par les participants.

1996: 8ème Congrès à Prague, superbe ville millénaire, et premier lieu d’accueil d’un congrès européen catholique en Europe de l’Est. Thème: « Médecine d’aujourd’hui et notre image de l’homme« .
Grâce au remarquable travail du Pr Marek et du Dr Pohunkova, ce premier congrès en Europe de l’Est rassemblait des délégués de toute l’Europe (en dehors de la Russie).
« L’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit-St-qui nous fut donné (Rom. 5, 5). L’homme est la demeure de cet Esprit ».
Ce congrès fut placé sous le patronage de SE Mgr Miloslav Vlk, Cardinal-Archevêque de Prague, et de Mgr G Coppa, nonce apostolique à Prague, du Pr Pavel Kjeiner, Vice-Recteur de l’Université Charles IV de Prague, du Pr Petr Hach, Doyen de la 1ère Faculté de médecine de l’Université Charles IV, du Pr W Osswald, président de la FIAMC, du Dr Deschepper, président de la FEAMC, et de Mgr Angelini.
Les nombreuses interventions furent toutes d’un immense intérêt, permettant aux différents pays de mieux se connaître, et de mieux apprécier à la fois les barrières idéologiques et économiques ayant séparé l’Europe de l’Est et celle de l’Ouest et l’esprit chrétien de nos confrères au milieu de multiples difficultés, et souvent dans l’héroïsme.
Parmi les orateurs, la communication de Mr Michaud, Président de la Commission de Bioéthique au conseil de l’Europe, au sujet du respect de la vie, élaborée dans la Convention de bioéthique du Conseil de l’Europe, en cours d’élaboration, fut d’un immense intérêt. En effet, tout en apportant de grands bien faits à la condition humaine, la médecine et la biologie comportent aussi en puissance des dérives importantes qu’il importe de bien repérer, et sur lesquelles il est bon de réfléchir, pour pouvoir à la fois en utiliser le dynamisme et en canaliser les excès. La communication du Dr Abiven sur le sens de la souffrance et de la mort fut particulièrement appréciée.
Participèrent aussi à ce congrès de nombreux confrères d’Europe de l’Est. Citons les Drs 0 Andrysek, J Bruthans, P Cejpek, M Cerna, J Hamanova, J Hromada, J Payne, M Svatosova, K Sipr, Z Zadak (République Tchèque); les Dr A Neuwirth et L Soltès (Slovaquie); les Dr M Cyelbar et M Klevisar (Slovénie); les Dr L. Krapac et A Lisec (Croatie); le Dr W. Poltawska (Pologne); le Dr I Louts (Ukraine), le Dr D Rozalia (Roumanie).
Au cours de l’Assemblée Générale, le Dr Deschepper (Belgique), qui a assumé la présidence pendant les deux années précédentes, après la démission du Dr Battig pour raison de santé, est de nouveau élu pour cette fonction, aidé du Dr Stevens (Hollande), comme secrétaire général.
Le prochain congrès européen coïncidant avec l’année jubilaire, nos confrères italiens acceptent de prendre la lourde responsabilité de son organisation.à Rome.

En juillet 2000, année jubilaire, le 9ème congrès a lieu à Rome, avec pour thème: « Médecine et Droits de l’Homme« .
La conférence inaugurale prononcée par Mr Michaud est relative à la Convention européenne de bioéthique du Conseil de l’Europe d’Oviedo, objet d’un travail considérable depuis plusieurs années, actuellement signée par 28 pays européens, constituant un consensus éthique de base, impensable il y a peu de temps encore.
Sa Sainteté Jean-Paul II, chantre du mystère de la condition humaine appelée à la dignité et à la liberté divinisée par le Christ, et des Droits de l’Homme, nous fais l’honneur de sa présence.

Les chrétiens sont porteurs d’un message inouï d’amour et d’espérance. C’est leur relation à Dieu et aux hommes qui constitue leur nature profonde. A eux de devenir, dans la représentation collective, ceux dont la foi et la réflexion transmettent « la Bonne Nouvelle de la liberté des enfants de Dieu »: Liberté de créer, d’innover, d’aimer au niveau des responsabilités familiales, professionnelles, sociales, qui sont les leurs, dans une fidélité à un Évangile libérateur et vivifiant. Puisse la réflexion éthique européenne être à la mesure du progrès scientifique, « le savoir et le pouvoir des serviteurs de la santé être « enrichis des lumières de la spiritualité pour ouvrir des voies vers un meilleur épanouissement de la condition humaine » (Mr Michaud).
Puisse aussi la FEAMC continuer à savoir mettre la personne au coeur de la révolution scientifique et de l’économie de marché, accepter les différences entre les cultures, et contribuer à assumer sa responsabilité de « levain dans la pâte » humaine.

Dr Jan KluyskensÝ (Président de la FEAMC 1980-1988, Trésorier de la FIAMC 1990-94),
Dr Françoise Gontard (Secrétaaire Générale de la FEAMC 1974-1980 et 1988-1992, déléguée à la FIAMC 1992-2000)
Paris, Juin 2000

CONSEILLERS ECCLESIASTIQUES / ECCLESIASTICAL ASSISTANTS

  • RP Michel Riquet, sj (France): 1967-70
  • RP Pierre Frison, sj (France): 1970-96
  • RP Valentin Pozaic, sj (Croatie): 1996

PRESIDENTS

  • Pr Jean Lereboullet (France): 1967-80
  • Dr Jan Kluyskens (Belgique): 1980-88
  • Pr André Nenna (France): 1988-91
  • Dr Josef Bättig (Suisse): 1992-94
  • Dr Paul Deschepper (Belgique): 1994-2000
  • Pr Josef Marek (République Tchèque): 2000-08
  • Dr François Blin (France): 2008-

SECRETAIRES GENERAUX

  • Dr De Gheldere (Belgique): 1967-72
  • Dr Kerger (Luxembourg): 1972-74
  • Dr Françoise Gontard (France): 1974-80
  • Dr Paul Deschepper (Belgique): 1980-88
  • Dr Françoise Gontard (France): 1988 -92
  • Dr Ermanno Pavesi (Suisse): 1992-94
  • Dr Hans Stevens (Hollande): 1994-2000
  • Pr Alfredo Anzani (Italie): 2000-04
  • Dr Alessandro De Franciscis (Italie): 2004-06
  • Dr Vincenzo Defilippis (Italie): 2006-08
  • Dr Hans Stevens (Hollande): 2008-

TRESORIERS / TREASURERS

  • Dr Otto Jungo (Suisse): 1967- 2000
    (Rédacteur du Bulletin Français-Anglais de la FEAMC: 1968-1996)
  • Pr Christian Brégeon (France): 2000-08
  • Pr Alexandre Laureano-Santos (Portugal): 2008-

CONGRES EUROPEENS / EUROPEAN CONGRESSES

  • 1964, Malte: 1er Congrès
    Le Médecin catholique et la famille
  • 1972, Nuremberg (Allemagne): 2e Congrès
    Education sexuelle, développement et intégration personnelle de la sexualité
  • 1976, Londres (Royaume-Uni): 3e Congrès
    Le Médecin catholique devant la législation
  • 1980, Bruxelles (Belgique): 4e Congrès:
    Médecin catholique aujourd’hui
  • 1984, Lisbonne-Fatima (Portugal): 5e Congrès
    Le Médecin face aux nouveaux pouvoirs
  • 1988, Versailles (France): 6e Congrès
    Médecine et Liberté
  • 1992, Venise (Italie): 7e Congrès
    La Médecine à l’aube du troisième millénaire
  • 1996, Prague (République Tchèque): 8e Congrès
    Médecine d’aujourd’hui et notre image de l’homme
  • 2000, Rome (Italie): 9e Congrès
    Médecine et Droits de l’Homme
  • 2004, Bratislava (Slovaquie): 10e Congrès
    Nouveaux défis pour la Médecine et la Santé en Europe
  • 2008, Gdansk (Pologne): 11e Congrès
    La Loi naturelle face au Droit dans la médecine européenne contemporaine
  • 2012, Rome (Italie): 12e Congrès
    La Bioéthique et l’Europe chrétienne