Avortement sans hospitalisation, Savino: « Dictature techno-scientifique »
La décision prise par le ministre de la Santé Roberto Speranza concernant l’utilisation de la pilule abortive Ru486 sans hospitalisation fait sensation. Ces derniers jours, en effet, les lignes directrices prévoyant l’interruption volontaire de grossesse avec cette méthode, en hôpital de jour et jusqu’à la neuvième semaine, ont été mises à jour après dix ans.
La décision viendrait après avoir eu recours à l’avis du Conseil supérieur de la santé, après des années pendant lesquelles la méthode envisagée en Italie exigeait que toute la procédure se déroule à l’hôpital. Les premières lignes directrices remontent à 2010, c’est-à-dire lorsque la mifépristone (Ru486) a été enregistrée en Italie: trois jours d’hospitalisation et une limite maximale d’application allant jusqu’à 7 semaines de gestation étaient envisagés.
Malgré cela, certaines régions ont dépassé les règles, rendant la pratique de plus en plus ambulatoire, alors que le Conseil supérieur de la santé s’était toujours prononcé en faveur de l’hospitalisation au fil des ans.
Remuer les eaux maintenant, et aboutir à la nouvelle résolution, a été le cas de la région Ombrie qui a approuvé en juin la disposition de la Ligue du Nord selon laquelle l’arrêt de l’avortement pharmacologique en hôpital de jour est attendu, révoquant ainsi une résolution régionale de 2019.
L’uniformité territoriale est aujourd’hui prévue par la nouvelle disposition du ministre Speranza, qui fait tout sauf étouffer les protestations.
L’évêque de Cassano, Monseigneur Francesco Savino, a également voulu se prononcer sur la question, qui parle d’une véritable «décomposition de la société civile au nom des droits qui cachent une conception volontariste de la personne humaine et d’une égoïste où prévaut la « dictature » de l’utilitarisme techno-scientifique: presque une « nouvelle religion », à laquelle des droits inaliénables sont sacrifiés au nom d’un désir narcissique ».
Monseigneur Savino rappelle les propos du pape François à propos d’une véritable société civile qui s’est développée sur « des anticorps contre la culture du jetable, qui reconnaît la valeur intangible de la vie humaine ». Selon la pensée de Mgr Savino, la pilule Ru486 répond à une « logique efficacité-utilitariste, qui incite l’Etat à faire des économies sur les charges sociales, facilitant la solitude totale des femmes face à une grossesse difficile ou inattendue ». Son espoir, pour cela, est que les femmes ne soient pas laissées seules et que des chemins d’accompagnement soient engagés vers la maturation consciente d’un choix qui marque inévitablement son existence: «Tout cela nécessiterait le renforcement du système de conseil et que l’assistance médico-psychologique soit garantie en tant que droit fondamental. Je réitère mon choix pour la vie – conclut Francesco Savino – c’est pourquoi je réitère également mon non à la peine de mort, à la guerre et à toute forme d’oppression et d’indifférence envers les innocents « .